Raiatea l'ile sacrée

 " Vu d'en haut ça ressemble à un arbre dont Raiatea serait le tronc et Tahaa, le feuillage. " dit Teiva, un fan de l' ULM. 

En bonnes petites soeurs, les deux îles se partagent le même lagon à 220 kms de Tahiti, c'est aussi le point de départ des grands voiliers de croisières pour les archipels voisins et pour le triangle polynésiens (Hawai, New Zealand, Ile de Pâques)

 Carteraiateahd

Uturoa, la capitale :

" Maeva à tous à Uturoa, deuxieme ville de Polynésie apres Papeete, Uturoa est le centre administratif des îles sous le vent, et le principal centre nautique de la Polynésie française.  dit Afaitu, entre deux gorgées de Hinano.  Ici, le bateau est à Raiatea ce que le bus est à Papeete;

- Alors les enfants vont à l'école en bateau ? 

- Certains, oui, en taxi boat 

- C'est bien aussi pour aller faire son marché  

le petit groupe de touristes distingue  au loin les grands navires de commerce, les voiliers, les paquebots, et les ferrys qui se partagent le port, à seulement 4 kms de Tahaa.  

- Et qu'est ce que ce joli fare ni'au ? (maison traditionnelle de roseaux au toit de pandanus tressé) 

- c'est le fare des mamas, une association pour l'artisanat où vous pouvez voir et acheter leurs créations"

les bijoux de perles noires contrastent avec la ronde multicolore des paréos, tressages et tifaifai (patchworks fait main), aupres d'un bassin de nymphéas rempli de poissons rouges et blancs.

" Uturoa aurait été la première ville habitée et est donc considérée comme le berceau de la civilisation ma'ohi. Elle est aussi la plus peuplée de l'archipel vivant essentiellement de l'agriculture et de la pêche sur 173 km2." 

280px raiatea 2008

 Jadis le siège d'un important trafic de pirogues doubles (assemblages de planches réunies par de fines cordelettes en fibres de coco et calfatées à la poix d'uru: l'arbre à pain),  elles transportaient les hommes et les animaux pour leurs travaux agricoles. Parties de Raiatea pour la conquête des autres îles, ces mêmes pirogues auraient donc été à l'origine du triangle polynésien.

 Quand nature rime avec culture : 

Ici on ne vient pas pour le farniente, mais plutôt pour la végétation luxuriante, les montagnes, et faire de belles promenades sous les cascades, on vient pour le paysage reposant de ses vallées, il s'agit là encore d'un ancien volcan dont les dernières coulées de laves datent de deux  millions d'années.

" Hey, Tamatoa , Ia ora na, comment ca va ? et si tu disais un peu à nos amis pourquoi tu aimes ton île ? 

- Moi je suis née ici ainsi que mes deux enfants , ma femme est farāni (française). D'ailleurs je ne sais pas trop si elle d'abord tombée amoureuse de moi ou de mon île;  mais ca fait 22ans que nous vivons à Uturoa. Ma femme adore notre belle rivière Fa'aroa qui est la seule praticable de toute la Polynesie.

https://youtu.be/u84A-Cy12HY

Nos enfants adorent aussi aller faire les fous sur Les motus (îlots) , là bas ils peuvent plonger et faire du va'a (pirogue), ils se sentent libres, ils sont heureux , et puis c'est calme ici.  Il y a aussi des plages de sable blanc et rose, c'est joli !

- Et toi, qu'est ce que tu aimes, ici ? 

- moi je suis polynésien, j'ai mes racines ici, le mana de mes ancêtres. Raiatea est une terre d'histoire et de mythologie avec ses anciens dieux et ses légendes. Nous avons le plus grand marae international de Polynésie. Et puis la nature est belle chez nous. Alors ont se sent doublement ressourcés." 

- māuruuru mon ami, dit Afaitu

- A ton service, Brad, je travaille à l'office de tourisme, un peu plus loin, là-bas; si vous avez besoin d'informations, vous serez toujours bien reçus chez nous. " 

Manava 1

Le lagon s'ouvre en 8 passes, et deux marinas accueillent les bateaux, dont une près de l'aéroport, et l'autre dans la vallée de Fa'aroa.

En chemin, une jolie affiche attire le regard: " Ici, on respecte la faune et la flore. Afin que le corail garde toute sa beauté, nous demandons aux bateaux de ne pas jeter l'encre n'importe où.

http://dai.ly/xa652z

Le marae de Taputapuatea:

Quelques explications de Afaitu :

" Un marae, c'est un temple à ciel ouvert où se réunissaient les chefs religieux, la famille royale, et aussi les personnalités invitées pour de grandes cérémonies : offrandes aux dieux, mariages, déclaration de guerre etc. C'est ici que l'on prenait les grandes décisions, même pour fabriquer une pirogue en vue des grandes expéditions. 

https://www.youtube.com/watch?v=wYSvXHVElBM

- Est ce que ces grandes pierres ont une signification ? 

- Oui, bien-sur ! ce sont des dalles de corail qui viennent du récif, près du lagon.  Chacune de ces pierres représente un roi ayant régné sur l'île. " 

- Il y a beaucoup de marae en Polynésie.

- C'est vrai, certains ont une réputation nationale ou simplement locale, celui-ci est internationnale; Aussi, afin d'en partager le mana (force spirituelle), l'usage impliquait que chaque autre marae polynésien possède au moins une pierre de Taputapuatea. " 

- Et ces cérémonies étaient secretes ? 

- non, au contraire, les cérémonies attiraient des gens de tous les archipels. C'était le siège social où se prenaient toutes les grandes décisions. Chaque famille et corps de métier possédait ses propres dieux et avait pour fonction d'assurer la protection et la prosperité.

- Chérie, ca te dirait de nous marier en Polynésie? 

- Mais mon ange, tu ne m'avais pas encore demandé en mariage... 

- tu es sure ? ... 

- Comment se passaient les mariages sur le marae ? 

-  D'abord on entretenait le marae (et encore maintenant), on faisait le desherbage, et le grand prètre mettait ses habits de cérémonie. Et Il y avait des rituels spéciaux . les prêtres incarnaient les idoles (dieux) , alors ils recevaient leur mana devant un autel de pierre (l'ahu) que les mariés recevaient également.  La famille faisait des offrandes : par exemple, la  mère du marié prélevait une goutte de sang au doigt de la mariée que l'on mettait sur un morceau de sucre, et que l'on enterrait prêt de l'hôtel, signifiant ainsi la longévité de la famille. ,On jettait aussi des pétales de fleurs lorsque les voeux était prononcés. Si l'un des conjoints avait une origine étrangère, il recevait un prénom polynésien...

- Il y avait aussi les scuptures, intervient Moana, l'un des gardiens du marae. Les sculptures en bois représentaient des hommes ou des animaux qui avaient fait l'histoire. Les dieux aussi étaient souvent en bois. Mais ce n'est pas la matière qui était importante ici, mais le mana qui passait à travers elles, (force divine, et aussi de la terre transmise à travers les générations). Le mana était le pouvoir, les sculptures, des réceptacles dont chacun percevait les bienfaits. 

- Ici, il y avait le " fare ia mahana", la maison des trésors sacrés" où le grand prêtre rangeait les objets de cultes et autres ustensiles qui étaient tapu (sacrés). On ne devait y toucher à aucun prix. 

La mission du prêtre étaient donc de transmettre à l'homme le mana reçu des dieux pour assurer à chacun santé, fertilité, et prospèrité, en échange d'offrandes diverses et à condition, biensur, de ne pas profaner les lieux.

-  Ce marae était consacré au culte du dieu Oro: le dieu de la guerre et de la fertilité, qui était aussi le plus puissant du panthéon polynésien, son autorité suprême était incontestable dans toutes les îles. Selon la tradition, les chefs étaient les descendants directs des dieux.

Festival taputapuatea

Après cette passionnante visite dans la mythologie polynésienne, le groupe s'offre une promenade de santé sur les hauteurs du mont Temahani pour respirer le doux parfum du Tiare d'Apetahi, fleur symbole et protégée dont Raiatea est le seul gardien au monde.

- Cette fleur est unique ici à Raiatea. C'est une plante endémique, donc en voie de disparition que nous nous efforçons de préserver. IL est donc formellement interdit de la cueillir.  Le matin, à l'aube, elle a la particularité de s'ouvrir en faisant un petit claquement. Son nom Apetahi (qui regarde de travers, ou que d'un côté), du fait qu'elle ne possède que 5 pétales. 

- Celles ci ont une jolie couleur violette 

- Et maintenant laissez-moi vous présenter nos jolies mama Rose et tepua qui vont vous racconter deux de nos légendes ancestrales: 

- Ia ora na, alors je vais vous racconter la légende de cette jolie fleur chère à notre coeur, le tiare Apetahi : 

" Un couple vivait bien heureux sur une île. Le bonheur rayonnait leur fare situé en bordure de mer. Tout les jours Apetahi et son Tane se levaient bercés par le vent frais guidé par les océans jusqu'à eux. 

Le tane de Apetahi était pêcheur et il arriva un moment où le poisson ne mordait plus. Se faisant, il ramenait de moins en moins à manger au fare. Voyant sa femme qui commençait à maigrir et à dépérir, il décida d'aller pêcher un peu plus loin... mais toujours rien. Les jours suivant, il s'éloigna de plus en plus. 

Un jours arriva où Apetahi, se levant, ne trouva pas son tane près d'elle. Se disan-il qu'il pouvait être aller pêcher, elle sortit du fare tout en l'appellant, elle le chercha d'abord dans les environs ... mais sans succès. Elle décida de se rendre au point habituel où pouvait se rendre son tane pour pêcher... elle ne le trouva toujours pas. 

Non loin se trouvait une colline où ,se disait-elle, elle pourrait mieux le voir. Elle se mit alors à l'escalader. Elle avait parcouru 100 m, 200m, bientôt 2km quand elle entendit une voix. Sentant qu'il s'agissait de celle de son tane, elle se retourna. 
Le soleil commençait à se coucher. Quand Apetahi se retourna pour essayer en vain de distinguer ou de reconnaître le bateau de son tane, elle fut éblouie par le soleil. Essayant tant bien que mal de plisser yeux, elle leva alors sa main droite. C'est alors qu'elle tomba de la colline. Dans sa chute, elle se coupa la main. 

Son tane, lui, revenait de pêche, se rapprocha du bateau fier d'avoir fait une bonne pêche et appelait tout haut sa femme. Qu'il avait hâte se disait-il de préparer un festin. 
Mais hélas il ne la trouva pas. A son tour il se mit à la chercher, tout autour du fare, un peu plus loin, et encore un peu plus loin. Il observa alors la colline et Un frisson le parcourut. 

Il courut vers cette colline, qui en se rapprochant, lui donnant encore plus de sueurs froides. Tout en courrant, il appelait Apetahi à tue tête. Il se passa plusieurs heures durant lesquelles le jeune homme la chercha ... mais sans succès. Epuisé, il s'assit près d'un rocher d'une allure tranchante. Se penchant et reprenant son souffle, il vit une fleurs blanche avec cinq pétales. Magnifique, belle et d'une senteur irrelle. 
En la cueillant, il se dit que sa beauté ressemblait à celle de Apetahi, qu'elles avaient toutes les deux le même parfum. 

 

 08 les tiare apetahi ne sont pas tous blancs

 

- Et maintenant,  Mama Tepua va vous parler de l'origine de notre île : Voici donc la légende de Raiatea :

 

Il y a très longtemps, vivait un guerrier originaire de Tahiti qui

 

avait pour nom Atea. Respecté pour son courage et

 

sa vaillance. Atea entendit parler de la reine d'Opoa, Rai, dans

 

l' île de Havai'i Nui. Ses proches lui vantaient sans

 

cesse la grâce et l'élégance de la souveraine. Un jour, n't tenant

 

plus, il décida de partir pour l'île sacrée. Dès qu'il

 

vit Rai, il en tomba profondément amoureux. La reine, n'étant

 

pas insensible aux charmes d'Atea, lui rendit cet

 

amour ; ils s'aimèrent et devinrent amants. Un enfant allait

 

bientôt naître de cette union. Mais Atea dut repartir

 

pour Tahiti. Il demanda à sa bien-aimée d'accéder à un dernier

 

souhait "Si c'est un garçon, Atea devra être son nom.

 

S'il s'agit d'une fille, tu l'appelleras Rainuiatea". Ce fut une fille,

 

qui devint reine à son tour. Lorsqu'elle eut atteint

 

l'âge de raison, elle renomma Havai'i Nui en Raiatea, Rai en

 

souvenir de sa mère et Atea à la mémoire de son père

 

qu'elle n'avait jamais vu.

 

https://www.youtube.com/watch?v=BGScf-Q6zyk

 

Raiatea coucher de soleil

  

  

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 02/04/2019

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