Décorations florales

Workshop : Claudia Taïna de Raiatea: tressage, décorations florales 

En Polynésie, les fleurs font partie intégrante du paysage. Ce dimanche, dans les jardins du quai Branly, à Paris, un atelier de décoration florale a fait réver petits et grands.; et surtout les enfants qui ont su faire preuve d'ingéniosité et de créativité dans un décors approprié, rappellant la forme de la grotte d'Ina, où se passe une célèbre légende tahitienne du même nom.

" Dans une grotte, vivait une vahine nommée Hina qui avait un don. Toute la journée, elle allait cueillir dans la nature des branches de pandanus, de ni'au (cocotier), ou de ofe (bambou), des feuilles de auti, des roseaux, des fleurs multicolores, et aussi des plumes d'oiseaux qu'elle trouvaient sur le sol, et qu'elle ramenait dans sa grotte. Et lorsque le soir venait, à la lueur de la lune, elle arrangeait les plantes de différentes façons comme le damier ou le sergé, qui consiste à croiser un ou plusieurs brins au dessus ou en dessous. Ainsi, elle confectionnait des objects utiles comme des parures, des paniers, des chapeaux, ou des napperons. 

Depuis quelques temps, une alerte fut donnée dans le village : deux enfants avaient disparus, puis trois, puis 10 enfants qui n'étaient pas revenus au village depuis plusieurs jours. On organisa une battue à travers la forêt, mais sans succès. C'est alors qu'au petit matin, un des enfants disparus entendit le son d'un pu (corne dans laquelle on souffle pour appeler ou prévenir d'un danger). Il compris alors que leurs parents devaient être très inquiets. 

" Nous devons rentrer, dit il à ses amis qui étaient présents. Nos famille vont être très fachés et nos mères très inquiètes. Où pensez vous qu'étaient les enfants? mais oui, biensur! Dans la grotte où Ina, qui aimait... un peu trop les enfants, les retenaient à demi-prisonniers... de son art captivant. 

- Restez encore un peu, dit Hina, rien ne presse! Voyez comme cette parure est jolie! Et j'ai encore besoin de votre aide pour trouver les plus jolies fleurs dans la montagne.  

Ce n'est que deux jours plus tard, que l'on retrouva les enfants dans la grotte au grand soulagement de leur mère. Ils étaient au moins sains et saufs. 

Pour avoir gardé les enfants dans la grotte, Hina fut capturée et ramenée au village. 

" Attachons la contre un arbre, ainsi nous pourrons mieux la surveiller. Nous lui apporterons de la nourriture chaque jour. 

Ainsi fut fait. Mais avec le temps, les vahine du village commençaient à avoir pitié de cette femme, et commencèrent à parler avec elle, sans toutefois la détacher. C'est ainsi qu'elles prirent connaissance de l'art dans lequel Hina excellait : le tressage. Hina comprit très vite qu'elle tenait là un moyen d'être libérée de ses liens. Aussi leur fit-elle une proposition:

" Ecoutez moi, mes amies, détachez moi et je vous enseignerai les techniques de mon art. Vous pourrez alors vendre vos jolis objects au marché du village. 

Elles consultèrent le chef de la tribu qui leur conseilla de se méfier. Mais les femmes avaient vraiment très envie d'apprendre le tressage, et de pouvoir vendre leurs ouvrages. Aussi, ne prirent-elles pas garde aux recommendations. Et elles libérèrent Hina... qui respecta sa promesse et implora le pardon pour la peur qu'elle avait causé aux familles des enfants. 

Et c'est ainsi que grâce à l'art enseigné par Ina, le village de Moumu, dans l'île de Makatea, (Archipel de la Société) prospèra. 

 

Petit plus à cette belle histoire: 

http://blog-domi.over-blog.fr/article-artisanat-l-art-du-tressage-polynesien-109423001.html

https://www.tahitiheritage.pf/grotte-hina-makatea/

La grotte de Hina à Makatea :

Quelques object tressés :

 

Pour info, notre " Hina 2017" propose toute l'année des cours de danses tahitiennes avec spectacles à la clé :