Ori ! ori! Danse au rythme de l'univers

Interdite au 19 ème siecle par les missionnaires, la danse tahitienne (tamure) a refait surface en Polynésie un siècle plus tard et a donné naissance à bon nombre d'écoles et associations en France et dans le monde.

Constitués de feuillages ou de pareos épousant les courbes sensuelles des vahinés, le costume des danseurs est complice du maintien de la culture et des traditions. Celui du chef de groupe se distingue de ceux des danseurs et des musiciens.

                     

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5 instruments traditionnels :

Le son grave et sourd du pahu emplit l'univers. Sculpté dans du bois de rose ou de tamanu et percé d'une fente, le to'ere a un son plus doux et très particulier qui semble monter des profondeurs de la terre. Sa fabrication demande au sculpteur une oreille fine permettant une variété de son la plus étendue possible, obtenue à l'aide de deux baguettes. Et enfin le Vivo, flûte de bambou à trois trous dans laquelle on souffle avec le nez. Existe également le 'ihara (bambou fendu) anciennement utilisé pour encourager les guerriers pendant le combat ou rythmer des cérémonies officielles au marae. Et enfin le pū : conque marine. C'est par tradition l'instrument qui rassemble. Il marque donc le début de la prestation pour appeler les participants. Il existe aussi en pierre (île de Pâques), en bois (Marquises), et en bambou. Cinq musiciens pour cinq instruments interprètent traditionnellement cinq morceaux avec lesquels fusionne le corps souple de la danseuse.

Les mouvements des femmes:            

* Léger balancement des hanches (tāmau) 

                      

*  Roulement du bassin (Fa'arapu)

                                

* L'oscillation du Rotation en ellipse autour de la colonne vertébrale (tūmami)

Une variante, le varu: en huit (varu signifie le chiffre 8)

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Les mouvements des hommes:

Les pas des hommes sont différents: glissés, sautés ou même courus, qu'ils soient debouts, accroupis ou allongés. 

* Le fa'ahe'e: (en solo). De profil ou en diagonale. Le pied est pointé vers le public et la hanche fait un demi-cercle. 

* Le tūmani ou ami : jambes écartés, rotation du bassin de haut en bas

* Le pā'oti (ciseaux) : les mouvements des jambes imitent les ciseaux

* Le pātia: (piquer) : sautiller puis pivoter sur la hanche 

* Le taparuru: (colère) : jambes écartées, il tape des talons pour faire trembler l'interieur des cuisses 

* Le tu'e :(coup de pied) : coups de pieds vers l'avant ou en diagonale, mouvement rapide permettant d'entrer ou de se déplacer. 

* L'amaha : sautillé et les genoux montent haut. Il existe une version féminine du amaha. 

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Le jeu consiste à transferer le poids du corps pour trouver équilibre et une parfaite coordination des mouvements tout en se déplaçant à travers l'espace dans toutes les directions. Les chorégraphies sont souvent créées sur un thême précis comme celui de la mère nature, chère au coeur des polynésiens; un épisode de la vie traditionnelle, ou encore un fait historique. Debout, accroupi, ou genoux fléchis, elles peuvent être accompagnées d'un texte chanté ou récité. Tout le corps doit s'investir: Le buste  comme les hanches ne font que suivre le déplacement du pied et de la jambe. Après trois déhanchés suivra un étirement: Alignement de l'épaule, de la hanche et de la cheville 

Maîtriser sa respiration pour mieux contracter puis relacher ses muscles, pieds croisés, joints ou écartés vers l'intérieur ou l'extérieur, toute une technique que les enfants de 5 ans maîtrisent déjà. 

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Ce qu'expriment les danses:

La puissance: qui se distingue par des mouvements amples, un peu brusques, sur un rythme rapide et saccadé.

Sensualité et douceur de l'Aparima, la danse des mains dans laquelle les mains raccontent une histoire, la vie quotidienne ou encore l'environnement proche: (vent, vagues, pluie, soleil, fleur etc...). 

Observation et imprégnation de l'univers pour l'Hivinau , qui se dansent sur deux cercles concentriques l'un de femmes et l'autre d'hommes tournant dans le sens opposés. (jadis les marins sur le départ avaient pour habitude de former un cercles). Cette danse évoque donc aussi la vie marine et ses mouvements 
 

La tradition se réveille encore dans le Pa'o'a  ou les femmes assisent à terre, rappellent la fabrication des tapas (ancètre du tissus : voir article La fabrication des tapas). Les femmes battaient l'écorce en cadence en chantant pour s'encourager et rompre la monotonie.
 

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Créé en 1998, la troupe des " Grands ballets de Tahiti, composés de 50 danseurs et danseuses, remporte un franc succès avec ses comédies musicales en tournée dans le monde. En 2012/13, Tahiti ora est la révèlation du moment. Le show Tahiti-Nui se produit actuellement dans toute la France, et plus généralement dans les cinq continents. (Pour n'en citer que quelques-unes)   

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Les costumes: 

Trois sortes de costumes sont portés en vue du concours annuel du Heiva i Tahiti:

Le grand costume: celui qui donne le ton: Composé d'un more (long pour les femmes, et à hauteur du genou pour les hommes).

Pour la vahine: Celui ci est confectionné à partir de l'écorce de purau. (ibiscus), puis une ceinture : le hātua. Ce costûme de fête ne serait pas complet sans sa coiffe: le Tāupo'o (ou fāupo'o). Et enfin le soutien gorge : le tāpe'a tītī. 

Pour le tane: Un tāhei recouvre parfois leur poitrine, ou encore un plastron: le tāumi (rare). Des houpes en more quelquefois tenues à la main. Un costume de heiva exige que chaque matériau utilisé doit obligatoirement faire partie du patrimoine polynésien.                                    

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Le costume végétal:

Intégralement réalisé à base de végétaux. Il sera donc confectionné juste avant la fête afin qu'il concerve toute sa fraîcheur. La feuille de auti est le plus souvent utilisée pour sa résistance et son agréable parfum. Elles sont parfois enduites de monoi pour en accroitre sa brillance. Sont utilisées également les feuilles de bananier ou de pandanus. Le costume est mixte (vahine, tane). 

Le pāreu: c'est le costume favori pour la danse de l'Aparima qui a remplacé le tapa. Généralement noué à la taille, il peut aussi être utilisé selon la méthode du tīhere (couvrant la cuisse gauche) en lien avec la préparation du coprah. Il peut enfin servir de cache sexe : le maro. Il est porté avec un haut assorti, puis une couronne (hei upo'o) et un collier de fleurs: (hei 'arapo'a) . De même que pour les autres costumes, les motifs du pāreu doivent être d'inspiration polynésienne et les pigments sont naturels.

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Les ustensiles : plus anciens

* Le bâton: (to'o) tenu par le chef

* la rame (hoe)

* la lance ('ōmore ),

* le casse tête (patu)

* des coquillages, ou pierres frappées l'une contre l'autre viennent renforcer l'orchestre. 

* des enduits de couleurs (parai)

* des masques

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Une adresse à Paris: L'école de danse tahitienne TE ORO

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Date de dernière mise à jour : 02/04/2019

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